Le regret
Un ami qui m’est très cher me parlait hier et me disait que je devais aller voir la famille de mon père parce qu’elle détient un bout de mon histoire, de ce qui fait mon identité et que cela n’était disponible que du temps du vivant des détenteurs de ces informations.
Je lui ai répondu qu’aujourd’hui, je faisais le choix de vivre avec le regret de ne l’avoir pas fait et donc de ne pas le faire.
Il a eu cette phrase terrible : »Quand on est jeune, on sous-estime la puissance du regret ».
Il doit pas savoir ce que c’est que de regretter d’être né. Regretter chaque jour, chaque heure, chaque minute de son existence et ce, indépendemment de la qualité de ce jour, cette heure, cette minute. Il ne doit pas savoir ce que c’est que de se considérer comme une erreur. Il doit ignorer l’arrière-gout perpétuel de chaque joli moment. Il ne doit pas savoir ce que c’est que de se battre, construire, déconstruire, en thérapie chaque semaine depuis 3 ans et demi ce gout amer qui entache tout et ce sans résultat aucun. Il ne doit pas savoir ce que c’est que de vouloir échanger tout, instantanément, contre le retour en arrière et l’absence d’existence. J’échangerais tout. Absolument tout. Pour ne pas être née.
Il ne doit pas savoir non plus ce que c’est que de regretter de ne pas pouvoir prendre la décision qui règlerait tout.
Ca, c’est du regret. Mais il ne doit pas le savoir…
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