La LL3
Je sais, je triche.
En février, vous aurez les recettes de :
- Deux tartares de poissons
- Des sucettes au chèvre
- Des bouchons au boursin
La LL 2
C’était bien.
Ma grand-mère est morte. Vendredi. Alors la liste du lundi, un peu en retard, c’est la liste de tout ce qu’elle m’a appris d’important, que je conserve au fond de moi, et que je transmettrai, d’une façon ou d’une autre.
- La coquetterie en règle générale
- Les ongles rouges vernis
- L’amour des imprimés à pois
Elle a été la meilleure des grands-mères, celle à qui j’ai confié des secrets, celle qui me laissait tout faire, y compris coller des décalcomanies schtroumpf atroces sur le frigo, celle qui me faisait mon plat favori le mercredi, celle qui organisait le repas de Noel, celle qui me prenait comme j’étais.
Je ne mesurais pas, alors, combien ce qu’elle me donnait était précieux. Mais maintenant, je sais. Je sais depuis longtemps mais son esprit était déjà absent quand j’ai voulu le lui dire. Je me console en me disant qu’en bonne grand-mère, elle savait… Et si elle ne savait pas, elle n’en avait pas besoin pour continuer à m’aimer comme elle le faisait.
Je me souviens d’elle, prenant religieusement son café, tous les jours à heure fixe. Je me souviens de ces promenades, tous les jours à la même heure, qui, avec les années, se faisaient de moins en moins loin. Je me souviens de son bras sur le mien, vers la fin, je me souviens de ce moment précieux et éphémère où nous étions toutes les deux sur le banc, moi un peu impatiente de rentrer et de retrouver mes jeux, elle ravie d’avoir pu encore aller jusque là et de passer 5 minutes avec moi.
Si aujourd’hui je pleure, bien sur c’est parce que je me dis que j’aurais pu, j’aurais du, faire autrement, dire autre chose… Et puis qu’importe, elle avait raison : il fallait que je sois moi-même et elle m’aimait comme ça. Si aujourd’hui je pleure, c’est de tristesse de la perdre, à jamais cette fois-ci, et de joie parce que je mesure la chance que j’avais de l’avoir.
C »était bien, Mimi, si tu savais…
Le regret
Un ami qui m’est très cher me parlait hier et me disait que je devais aller voir la famille de mon père parce qu’elle détient un bout de mon histoire, de ce qui fait mon identité et que cela n’était disponible que du temps du vivant des détenteurs de ces informations.
Je lui ai répondu qu’aujourd’hui, je faisais le choix de vivre avec le regret de ne l’avoir pas fait et donc de ne pas le faire.
Il a eu cette phrase terrible : »Quand on est jeune, on sous-estime la puissance du regret ».
Il doit pas savoir ce que c’est que de regretter d’être né. Regretter chaque jour, chaque heure, chaque minute de son existence et ce, indépendemment de la qualité de ce jour, cette heure, cette minute. Il ne doit pas savoir ce que c’est que de se considérer comme une erreur. Il doit ignorer l’arrière-gout perpétuel de chaque joli moment. Il ne doit pas savoir ce que c’est que de se battre, construire, déconstruire, en thérapie chaque semaine depuis 3 ans et demi ce gout amer qui entache tout et ce sans résultat aucun. Il ne doit pas savoir ce que c’est que de vouloir échanger tout, instantanément, contre le retour en arrière et l’absence d’existence. J’échangerais tout. Absolument tout. Pour ne pas être née.
Il ne doit pas savoir non plus ce que c’est que de regretter de ne pas pouvoir prendre la décision qui règlerait tout.
Ca, c’est du regret. Mais il ne doit pas le savoir…
La suite dans les idées
Parfois, je me rêve en petite souris des conversations, en taiseuse, en tergiversante. Mais il faut que je me rende à l’évidence, ce n’est pas moi. J’ai des idées. Plein. Pire que tout, j’ai des opinions. Sur pas mal de choses. Je les élabore sur un raisonnement plus que sur des sources mais je m’arrange toujours pour avoir une source ou l’autre… à peu près sérieuse. Enfin, il faut être honnête, c’est surtout que je réfléchis. Vite. Et que j’ai bien plus de valeurs et de principes qu’il n’y parait. Oui, parce que j’ai pas beaucoup de morale, il faudrait que j’en parle un peu. Mais des principes, j’en ai. Un peu. Qui tiennent la route, je pense. Qui balisent ma route à moi, du moins.
Alors voilà, j’ai des opinions. Puis je les dis. Aussitôt forgées, aussitôt dites, ça doit faire partie de mon côté hystérique. Et je suis prête à les défendre, en plus.
Le plus étonnant, c’est que je doute beaucoup pourtant. Je ne suis vraiment qu’ambivalences : je suis une douteuse assurée… Et assumée.
Je me rêve en souris, en tergiverseuse, en balance du pour et du contre et en fait, je tranche sec et vite. Comme quoi, quand on ne peut pas se refaire, on peut toujours se rêver.
Et dans le fond, pourquoi écris-je un blog, si ce n’est pour avoir l’occasion d’exister au monde, de vivre un quart d’heure de gloire de Warhol?
La liste du Lundi 1
Ben oui, on recommence, vu que le site a planté.
Bon, dans 9 mois, j’ai 30 ans. Ce que je voudrais avoir règlé à ce moment-là?
1. La relation avec ma mère. J’en ai plus que ras-le-bol de cette dépendance.
2. La relation avec la nourriture. Ca aussi, j’en ai marre.
3. Mon avenir pro.
J’ai du boulot, je vous le dis.
Alors pourquoi 30 ans, pourquoi une telle pression? Et bien parce que je trouve que 30 ans, c’est un bel âge pour commencer à vivre libre et entamer des projets perso qui n’ont RIEN à voir avec les casseroles familiales.
Ariane
Reprendre le fil… de tout. Du boulot, de la routine, des journées courtes et des nuits encore plus courtes.
Reprendre le fil du récit, de la thérapie, de la cuisine, des envies.
Reprendre le fil des rendez-vous, de l’agenda chargé, des rapports à remettre.
Reprendre le fil de ma vie, alors que je viens de passer quasi deux mois dans…mon Autre vie et sans écrire.
Reprendre le fil d’…
Nous sommes de retour
pour vous jouer un mauvais tour!
Bon. Après un problème technique de TAILLE, j’ai été muselée. Oui, proprement MUSELEE, Nicole. Et c’est un scandale. Surtout que j’avais des tas de choses passionnantes à dire mais que j’ai oubliées, bien sur. Pis j’ai changé d’humeur, aussi. Pis je dois tout refaire aussi.
Donc je dirai rien, pour l’instant.
Voyage
Je me sens étrangère partout.
Mais à l’étranger, c’est normal.
Etre mère?
Si je pose l’hypothèse suivante :
Je pense que la relation toxique avec ma mère m’empêche d’interroger mon propre désir d’être mère parce que ma mère me conforte dans l’idée que je ne suis pas assez bien pour élever un enfant.
Si je romps avec ma mère, je me donne l’occasion d’explorer mon désir… et p-e de découvrir que j’ai envie d’avoir un enfant.
Si ceci est juste et se vérifie, je devrais couper les ponts pour me donner une chance d’explorer mon désir.
D’un autre côté, si tout ceci se vérifie, si je romps et que je découvre que je veux être mère et que je donne vie à un enfant… Ai-je le droit de le priver de sa seule famille maternelle?
Dès lors, en rompant et si rompre me donne l’occasion d’être mère, ne deviens-je pas, ipso facto, une mauvaise mère?
Dilemme…
Allo la lune?
Si il y a des gens parmis vous qui :
* Pensent que la vie est tellement vaine qu’il vaut mieux s’amuser de chaque instant parce qu’on n’a pas grand-chose d’autre à faire
* Se sentent capables de tout faire mais… n’en ont pas envie
* Se sentent extra-terrestre ou exceptionnels sans pour autant penser qu’ils valent mieux que les autres.
* Savent qu’ils peuvent résister à quasi tous les éceuils
* Ne craignent pas de mourir
* Considèrent les situations sous l’angle macro et non micro
* Pensent plus vite que la moyenne
Qu’ils se fassent connaitre. Je me sens seule.